lundi 11 février 2013

(Cinéma) Deux "Slashers" cultes à voir absolument!





 "Vous savez, je pense que j'ai fait ce métier, et je le dit avec la plus grande sincérité, uniquement parce que plus jeune j'adorais découper violemment des trucs"

Mon boucher.



Bienvenue mes sœurs, frères, ennemis, amis et oiseaux de passage sur ce blog qui tend à vous faire découvrir des trucs. Des trucs qui me semblent importants et que vous auriez parfaitement pu louper, noyé-e-s que vous êtes dans la masse d'informations bien souvent dispensables que le monde actuel nous/vous propose.

Il est probable qu'un jour je sois un écrivain reconnu, un musicien de talent ou même un réalisateur plébiscité par ses pairs et adulé de la plèbe.
En vue de ce futur succès où j'en aurais probablement plus rien à foutre d'écrire des conneries sur un blog (dusse-t-il être intéressant comme le mien) je vous recommande fortement de conserver certains de ces articles sous le coude, pour pouvoir les vendre quand ma plume aura de la valeur (vous êtes priés de corriger les fautes avant, je ne voudrais pas passer pour ce que je suis à savoir une merde en orthographe).

D'ailleurs j'ai même une requête, adressée aux plus jeunes de mes lecteurs (oui vous là, dans le fond!).
Est-ce que vous pourriez un jour entreprendre tous ensemble dans un authentique élan de projet merveilleux de réunir mes œuvres et d'écrire un super bouquin si (et je vous le souhaite) je meurs avant vous? Un truc à laisser derrière, un genre de témoignage de notre ère, de notre "génération", et surtout une compilation de bêtises assumées qui fera bien rire nos descendants.

En ce but avoué, je ferai bientôt un article sur mes œuvres musicales pour celles et ceux qui n'ont pas encore écouté mes deux derniers albums (je vous dispense de fouiller à la recherche du premier, il est introuvable).

Mais pour l'heure, parlons un peu de Cinéma.




J'ai vu il y a peu deux films que je vais vous recommander pour des raisons différentes. Il s'agit du remake de Maniac par Frank Khalfoun (produit et scénarisé par le génial Alexandre Aja bon sang que j'aime ce type) et de la pépite italienne Bloody Bird qui nous fut offerte par Michele Soavi (à qui l'on doit aussi Dellamorte Dellamore, un film de zombie complètement fou).


He's a Maniaaac, Maniaaaac on the streets!


"...And he cut..." Ah! Zut! Je m'étais promis de ne rien spoiler, damn.
Et bien du coup, maintenant que le mal est fait, parlons un peu de ce film qui n'est d'ailleurs pas un slasher à proprement parler (le héros n'est pas masqué).

En 1980, William Lustig surprend avec son "Maniac" d'origine (plus tard il récidivera avec sa trilogie "Maniac Cop" , vous avez dit Monomaniaque?) qui balançait à la face du monde (le film sera quand même interdit deux ans en France) un produit tellement violent qu'il fut qualifié de "pornographique".
 edit: après visionnage du film, je pense qu'il s'agit d'une œuvre surestimée, je n'ai pas été séduit par la performance de Joe Spinell ni par la direction artistique, seule la séquence finale est digne d’intérêt ainsi qu'un passage dans des toilettes publiques qui sera repris plus tard (en mieux) par Alexandre Aja dans le brillant Haute-Tension.

Nous sommes vingt ans avant le sous-genre du Torture-Porn ( démocratisé par les sagas Saw et Hostel, entre autre) et du coup le public n'était pas encore tout à fait prêt à recevoir ce genre de produit, et c'était d'autant plus appréciable (imaginez un peu les gens qui ont vu la scène du ChestBurster de Alien le huitième passager la première fois au cinéma!).

Mais ce qui trouvait une résonance dans son jusqu'au-boutisme à l'époque ne paraît-il pas obsolète aujourd'hui? Quel est l'intérêt d'une relecture d'un film comme Maniac? BIM! Tentative de réponse à cette problématique en trois points.


1) La Forme

En optant pour une vision subjective durant la quasi-totalité du film, le trio Aja-Kalfoun-Levasseur versait dans le parti pris casse-gueule à souhait de tenir le film sans que cela soit trop vomitif-lassant-chiant: cela relevait de l'exploit.
Pari gagné! Le tout fonctionne et l'on suit en retenant son souffle les errances d'un Elijah Wood au top de sa forme (on sait depuis Sin City que notre hobbit favori est capable de jouer de bons gros psychopathes ; il le confirme à nouveau ici).

En s'amusant avec les reflets bien sûr, mais aussi avec le son (les halètements du tueur et les sons stridents provoqués par ses maux de tête) le concept parvient à se renouveler tout au long du film et apporte bel et bien la dimension immersive désirée. Il nous plonge de surcroît dans un voyeurisme gourmand et quasi-cathartique tant on prend plaisir à découper ces pauvres femmes en détresse qui n'ont rien fait pour mériter ça (à part être trop connes mais dans le monde d'aujourd'hui il paraît qu'il faut apprendre à pardonner à la bêtise).


"Pardon? Mon maquillage coule?"


Car oui, dans la forme et à la manière d'un livre dont on est le héros, Maniac est bien une expérience vécue par le spectateur qui devient lui-même le tueur, et rien que pour ça, ce film est franchement exceptionnel.

2) La Bande-originale

 J'ai souvent coutume de dire qu'une bonne musique peut partiellement sauver un film.
Maniac n'a nullement besoin d'être sauvé, mais le fait que Rob propose une BO d'une telle qualité est un plus non-négligeable (je vous recommande d'ailleurs vivement de l'écouter, même si vous ne comptez pas voir le film, auquel cas la lecture de cet article doit vous paraître bien chiante).

Drivisante à souhait (ce néologisme, vous l'aurez bien compris, fait référence à la BO du film de Nicolas Winding Refn dont le morceau de Kavinsky s'est d'ailleurs échappé pour être récupéré un peu partout et c'est bien triste) la bande-originale de Maniac surprend.

D'abord, opter pour d'oniriques ballades électroniques teintées d'ambiance 80's dans un film d'une telle violence était un choix particulier tant on à l'habitude dans le genre d'entendre plutôt d'agressifs instruments à cordes illustrant la tension de l'action.



Notre "Maniac" et ses copines



Mais du coup, entre les différentes séquences de meurtres, le film en devient magnifiquement contemplatif à la manière de sa séquence d'introduction, qui résume l'oeuvre à elle seule, mettant en scène son personnage en voiture (Qui a re-dit Drive?) qui suit sa cible en s'adressant à elle sans que celle-ci ne l'entende puisqu'elle marche sur le trottoir.

Autant vous le dire de suite, je ne suis pas sûr de réentendre cette année quelque chose d'aussi bon dans un film.

3) Le fond

Maniac nous parle d'un tueur œdipien qui a un vrai problème avec la gente féminine.
Il est louable de vouloir donner un peu de densité au personnage en évoquant ceci mais en réalité, on s'en fiche un peu, les tentatives d'éclaircissement à ce sujet restant terriblement en surface.
Et quand il s'agit de fond, rester en surface semble un peu paradoxal, le film ne gagne que très peu à distiller des informations sur la mère du personnage (c'est d'ailleurs un vrai problème dans le cinéma fantastique par moment que ces informations inutiles dont on se passerait bien).



"Avec ce point sur le front, en inde, tu es mariée!"



En revanche, la relation qui s'installe entre les deux héros (Elijah Wood et Nora Arnezeder) se laisse suivre sans déplaisir, elle apporte même quelque chose au squelette du long-métrage, rend ce dernier plus solide et ajoute une dimension tragique bienvenue alors que l'on marche vers l'inéluctable issue.

Mais pour autant, ce n'est vraiment pas pour l'histoire qu'il faut voir ce film mais bien pour l’expérience esthétique proposée qui marque clairement ce début d'année, Maniac est donc l'un des deux Slashers que je vous recommande vivement! Mais qu'en est-il du second?

Etre un tueur, c'est chouette!

   


Revenons ving-cinq ans en arrière.

Moins connus que l'illustre Dario Argento (Suspiria, Inferno...) Michele Soavi est pourtant un cinéaste important du cinéma de genre italien qui à d'ailleurs collaboré avec le père d'Asia à plusieurs reprises.

On lui doit notamment Dellamorte Dellamore qui proposait à l'époque une vision toute différente du mythe du Zombie ou encore Arrivederci Amore, Ciao un film plus récent que je n'ai pas vu mais je me souviens que la bande-annonce m'avait marqué.

Le film du réalisateur qui nous intéresse aujourd'hui n'est ni plus ni moins que l'un des meilleurs Slashers que le cinéma nous ai offert. Pourquoi? Et si à la manière de la rubrique précédente je vous l’expliquais en trois points?


1) Le Cadre

La Jaquette Italienne
Bloody Bird (ou Deliria dans sa version originale) se passe presque intégralement dans un théâtre (!) avec tout ce qui fait la mythologie d'un lieu comme ce dernier; planches, coulisses, dessous de scènes et cordages à n'en plus finir instaurent immédiatement une ambiance particulière et une mise en abyme de mise en scène dans la mise en scène particulièrement bienvenue.
D'ailleurs, le réalisateur s'en amuse beaucoup puisque l'introduction du film n'est autre qu'une séquence magnifique où les comédiens répètent une scène d'une comédie musicale où le héros n'est autre... qu'Irwin Wallace, l'homme au masque de chouette qui viendra les trucider plus tard! Ironie dramatique quand tu nous tiens...
Les plus perspicaces d'entre vous n'auront pas manqué de remarquer que le prénom du psychopathe ne fait pas très italien et pour cause, le film est tourné avec des acteurs américains pour la plupart et en anglais de surcroit, le doublage italien s'effectuant en post-prod comme se fut le cas pour d'autres films à l'époque.




LA séquence culte du film, le tableau est magnifique non?



Le lieu vide existe, séduit, particulièrement lorsque les séquences se jouent sur les planches comme dans la mythique scène où le tueur est assis, écoutant un morceau de musique classique sans que l'on sache si il est endormi ou non qui est à couper le souffle.

A ce propos, le réalisateur nous raconte une anecdote assez marrante à propos du clef qu'il a fallut grossir pour les besoins d'un plan important du film, jugez-plutôt!





2) Des Meurtres particulièrement bien mis en scène (et particulièrement violents)!

  Par essence, tout bon Slasher qui se respecte possède son lot de meurtres.
L'un des points les plus importants pour l'auteur est  de parvenir à innover, effrayer et/ou séduire grâce à ces derniers afin que le spectateur se souvienne de son film (Un top 10 des meurtres les plus géniaux à mon sens sera programmé dans un article prochain).
En allant de lieux en lieux et d'armes en armes, Soavi nous propose une variété de mises à morts agréable d'autant que ces derniers montent en puissance à mesure que l'histoire avance.

Hache, perceuse et tronçonneuse se succèdent dans un ballet sanglant et l'on retiendra par exemple la scène dans la douche (vous avez dit Psychose?) où l'héroïne assiste, impuissante, à la violente exécution de l'une de ses camarades alors que leurs regards se croisent, épidermique séquence magnifiquement orchestrée.



"Je te trouves un peu sale, tu devrais te laver."


3) L’esthétique générale du film

Des plumes volant dans une pièce vide (ou du moins le croit-on), un jeu de lumière élégant lors d'une sanglante scène de douche ou encore une bande-son électronique avant-gardiste, l'aspect esthétique de Bloody Bird possèdent de nombreux arguments pour séduire le spectateur.

A l'image de sa théâtrale ambiance, le tout possède un lyrisme étonnant pour un film de genre et à fortiori pour un Slasher, lyrisme d'ailleurs qui rattache l’œuvre de Saovi au Giallo et à Dario Argento, le genre Italien mêlant traditionnellement horreur et onirisme poétique.



Une Chouette étreinte dont on a un peu de mal à se remettre


 Dans la mise en scène, on retrouve des éléments qu'on pourrait qualifier de "permissifs" aujourd'hui, des expérimentations que l'on ne se permettrait probablement plus.
Comme lors de ce moment charnière où la caméra effectue une longue rotation à 360 degré autour de l'héroïne jouant sur l'inquiétude provoquée par ce que l'on ne voit pas, le tout est du meilleur effet, mais provoque une certaine cassure dans le rythme, c'est à la fois efficace et audacieux.

Vous l'aurez compris il s'agit là d'un vrai coup de cœur que j'ai eu, j’espère que vous prendrez le temps de le voir ainsi que d’apprécier le remake de Maniac, dans les deux cas, ça vaut le coup d’œil.


[Selection Musicale] Hiver 2012/2013

http://www.mixcloud.com/Epoque/dj-epoque-selection-hiver-20122013/

Voici le lien vers ma sélection musicale de cet hiver, vous pourriez y découvrir de chouettes choses donc je vous le met ici, bonne écoute!

La Tracklist:



Exhibition - Dernière Volonté
The Killing Moon - Echo & The Bunnymen
Bernadette - Iamx
Direct Lines - The Electronic Circus
Oblivion - Grimes
Next Resurrection - Kap Bambino
Dark Allies - Light Asylum
She Will (Feat Drake) - Lil Wayne
Ghetto Symphony feat. Gunplay & A$ap Ferg - A$ap Rocky
I waited For Ya - Ma Public Therapy
Different Pulses - Asaf Avidn
Dressed for Space - Trust
Rigas lelas Bluz - Oyaarss
Paradise Circus (Gui Boratto Remix) - Massive Attack
Domino - Oxia





mercredi 6 février 2013

[Missive] Etre un Artiste.


Etre un artiste.


Etre un artiste ce n'est pas se mettre en valeur, 
c'est livrer son âme, c'est décider un soir, en un souffle, d'offrir une parcelle de liberté au monde, c'est subir sans maudire, c'est créer sans mot dire, c'est détruire sans ôter, c'est pleurer sans se mouiller, c'est empoigner sans froisser, déconstruire et se projeter.
Etre un artiste c'est façonner avec la chair de ses pairs, recevoir une main tendue, la choyer, l'honorer, c'est glorifier les siens, s'émerveiller de leur compréhension, c'est se surpasser pour les surprendre, leur apporter ce qu'il ne soupçonnaient pas attendre, c'est s'adresser intimement à chacun de ses récepteurs, c'est accompagner leurs joies et entendre leurs peurs.
Artistes, Craignez de ne pas être lu, écouté, entendu, craignez ne pas être compris, peut-être est-ce vrai, peut-être ne le serez-vous jamais, peut-être tout ceci est-il vain, peut-être ne sommes-nous que poussière mais fier est l'art quand sa nudité entière.
Rien n'est plus précieux que ce dernier, rien ne le sera jamais car ces liens qui nous unissent, qui nous façonnent en sont gorgés, emplis, témoins de nos aventures, l'art s'égare, l'art nous toise, mais jamais n'abandonne et sans cesse renouvelle, l'artiste témoigne, il joint ses mains et murmure à l'oreille, être un artiste c'est glorifier l'amour de l'autre, y compris l'amour du pareil.
Artiste, cette courte missive est tienne, fais-en ce que tu désires, froisse la si elle ne trouve de résonance à tes oreilles, brule-la si blasphèmes tu y trouves, mais ne cesse jamais d'offrir, car c'est ce qu'un artiste possède et doit transmettre,
Un Don.