mardi 22 janvier 2013

(Cinema) Les Deux Films de SF de 2012.



"Nul ne perd ses vers, car chacun à ses vers à soie!" 

(Sangoku à Maitre Kaïo - Dragon Ball - Tome 18)



Avant de vous parler des choses dont je voulais vous faire part aujourd'hui, je tenais à vous souhaiter à tous une excellente année 2013!
Je vous souhaite de découvrir toujours plus de choses, d'être touché(e) par des oeuvres, surpris(e), enthousiasmé(e)s, marqué(e)s.

Cet article va s'articuler autours d'un comparatif plus ou moins habile entre les deux films de Science-fiction que l'on doit, je pense, retenir de l'année 2012.


"Science sans fiction n'est que ruine de l'âme"

Et c'est sur cette citation de Daniel de Roulet que j'entame cette première rubrique de l'année pour vous parler de deux longs-métrages sortis l'année dernière, Looper de l'américain Rian Johnson et l'ibérique Eva de Keike Maillo .
Si les deux réalisateurs ont sensiblement le même âge ( respectivement 39 et 37 ans) et sont donc relativement jeune, ils n'ont en revanche pas le même statut.
Revelé avec l'entêtant Brick (que je vous recommande chaudement) sorti en 2006, Rian Johnson confirme avec Looper qu'il est un réalisateur sur lequel il faut compter là où Keike Maillo nous gratifie de son tout premier film.





 Les deux longs-métrages n'ont bien entendu pas la même ambition, Looper, avec son casting alléchant et son pitch presque vulgaire tant il semble efficace compte bien gagner le titre de meilleur film de science-fiction de l'année 2012 à grand coups de cascades et d'un cahier des charges américanisant au possible.
Eva en revanche, oscille dans la forme entre série B et premier film ambitieux, mais timide.


 Bien sûr, ayant vu Brick au cinéma à sa sortie, j'avais confiance, je savais que, même avec des obligations de productions, Looper ne pourrait pas être un mauvais film, certains réalisateurs parvenant à s'émanciper des directives imposés par Holy *shit* Wood, j'en attendais beaucoup.
Du coup, difficile de ne pas être déçu, car, même si l'on est loin du film d'action aromatisé SF de bas-étage comme on a pu en voir en 2012 (au hasard, Battleship ou Lock Out), on échappe pas à certains travers du genre qui agacent, voir irritent.

 
(Looper tir, mais fait-il mouche?)

Par exemple, (ALERTE SPOILER /on) lorsque ce cher Bruce Willis décide que la meilleure solution à son problème de vagabondage dans le temps est de dégommer toute la bande de mafieux en mitraillant ces derniers avec un P90 dans chaque main on ne peut s'empêcher de tilter.
Nul besoin d'avoir eu 18 en physique au Bac pour savoir que le recul engrangé par ces deux pétoires limite considérablement la possibilité de voir un jour une telle séquence dans la vie qu'elle est la vraie.
"Mais... on s'en fout non?" me direz-vous, et vous auriez parfaitement raison si le parti pris du film était de proposer un divertissement d'action de qualité, sans prise de tête.
Le problème, c'est que justement, ce n'est pas le cas, Looper est un poil prise de tête et du coup, ces écarts "grand spectacle" sont nettement moins pardonnables. (ALERTE SPOILER /off).


Je vous l'accorde, on avait pas revu ça depuis les années 90


En réalité, et c'est parfois le problème avec les réalisateurs "généreux", Looper oscille entre plusieurs genres, sans jamais réussir à trouver une homogénéité qui le rendrait agréable de bout en bout.
Les scènes d'actions manquent d'impact alors que les phases de dialogues supposés nous en apprendre plus sur la psychologie des protagonistes sont en revanche assez réussis, mention spéciale à la rencontre entre Bruce Willis et  Joseph Gordon-Levitt (qui sont la même personne mais issus de deux époques différentes) qui est un exemple de finesse dans l'écriture et dans l'interprétation.

Et de chouettes scènes comme cette dernière, Looper n'en est pas avare, c'est d'autant plus dommage qu'il se perde par moment et que sa fin soit quelque peu balbutiante, voir bancale.
Pour autant c'est un film à voir, relativement bien joué, joli (même si les effets de "flare" permanents agacent) et puis, il faut bien lui accorder ça, novateur dans certains domaines.

"Des fois, je me demande si je ne suis pas déjà morte et si ce que j'appelle "moi" n'est en fait qu'une personnalité artificielle faite d'un corps mécanique et d'un cyber-cerveau".
 Ghost in the Shell, tome 1 (1991)

Novateur, Eva l'est aussi sur de nombreux points.
Tout d'abord, comme je le précise plus haut, c'est un premier film, plein d'entrain et de finesse à la fois.
Porté par un acteur tout-terrain, Daniel Brühl (que vous avez pu voir incarner le "gentil" nazi amoureux de Mélanie Laurent dans Inglorious Basterds) dont le talent n'a d'égal que le nombre de langues qu'il maitrise, le film propose une progression lente mais pas ennuyeuse, contemplative mais ne versant jamais dans l'auto-suffisance.

La brillante Claudia Vega incarne la non moins brillante Eva.


L'histoire en elle même  n'est pas très originale, un scientifique retourne dans la ville où il a étudié pour travailler sur un prototype de robot plus humain que l'humain avec tout ce que cela implique d'un point de vue émotionnel. En revanche, le nombre de bonnes idées qui s'invitent au gré de l'histoire est tel qu'on suit le tout avec un plaisir sans cesse renouvelé.
Je ne suis pas un grand fan des images de synthèses, plutôt un partisan des bons vieux trucages et effets plastiques du cinéma d'autrefois mais je dois reconnaître que dans ce film, le tout fonctionne de façon particulièrement homogène,j'accorderais d'ailleurs une mention spéciale à la sculpture numérique supposé illustrer la psyché du robot, d'une rare élégance.


Le créateur face au "cerveau" du robot.

 Un élément non-négligeable du film est la présence au casting de Lluis Homar (que les fans de Pedro Almodovar connaisse forcément) dans le rôle d'un vieil androïde, Max.
Déjà, ce personnage inclus une des idées les plus géniales du long-métrage, la possibilité pour un robot de pouvoir gérer son niveau d'émotivité, avec un acteur de cette trempe, le rendu, sans aucun effet spécial (si ce n'est au niveau sonore) est complètement bluffant.

Et puis, la jeune Claudia Vega (des centaines d'enfants furent "Castés" avant que l'on ne trouve LA Eva) est vraiment très bien, sa relation particulière avec le héros est puissante, vive, on y croit et c'est une bonne chose, dans le fantastique, que le spectateur croit à ce qu'il voit.

Si l'on devait reprocher des choses à Eva, c'est peut-être de manquer un poil de prise de risques, durant la dernière partie du film notamment, on aurait peut-être voulu une fin plus marquant, plus choquante que celle choisis par le scénariste qui est, sans être dénué d'émotion, un peu plus quelconque que ce que l'on espérait.

Mais Eva reste pour moi LE film de Science-fiction de l'année 2012, un joli flocon de neige, échappé d'un monde de douceur et d'amour du cinéma, à l'image de ce mignonesque chat-robot, qui accompagne le héros durant tout le film, à voir.

On se retrouve bientôt pour d'autres commentaires de bons films, d'ici là, portez-vous bien!




Moi aussi je veux un robot-chat!








jeudi 17 janvier 2013

[Poème] Nos Décors.


Nos Décors.


Aux creux du vallon, deux doigts qui courent, duel.
J'entend l'étreinte des collines, en écho, emprise,
Sciures, tranchée parfaite, éprise,
Humide au matin, rosée et sensuelle.

Et clamant aux nuées, à qui voudrait l'entendre,
Ton tiède demi-sommeil, racines de mes nuits,
Si tu ne me touches pas, à jamais tu me nuis,
J'ai mes lèvres à donner et toi ton corps à tendre.

Qu'il pleuve sur l'hiver, qu'importe les vallées,
Arpenter par derrière, goûter l'orée du bois,
Perlant d'un crachin froid, s'il le faut je te bois,
Et parle moi de toi, je peux tout avaler.

Couleuvres aux couleurs d'or, c'est l'ivresse du serpent,
Je te lis quand tu dors, viens frapper à tes rêves,
Si les coups t'ont fait mal, je proposerais une trêve,
Et glissons nos décors, ta nature en suspend.

jeudi 10 janvier 2013

[Texte Perso] Aller de l'avant?


J'avais ces lieux, mais comme à chaque fois que je tente d'écrire quelque chose, les élans de douleurs sont plus puissants, détruisant la créativité, s'immisçant dans ma tête, verrouillant certaines possibilités de créativité artistique.
D'aucun suggère que de la contrainte nait la vraie liberté de création, je suis assez d'accord, dans la douleur en revanche, et ce à moins d'un travail sur soi assez conséquent, il est difficile d'écrire.

Mais ai-je le droit de m'abandonner à la plainte? Serais-ce là suivre mes propres enseignements paliériques? Ce que je prône depuis des années? 
Une fille, bien plus intelligente que moi, à un jour parlé "d'activisme libérateur", si je veux me libérer, je dois me mettre en branle, agir, sans tarder.

Les jours coulent, irrattrapables, les regarder passer est une hantise du quotidien, un long gouffre béant dans lequel se jettent chaque matin des milliers d'innocents jouissant d'une passivité sécurisante.

Bien sûr, il y a toujours cette limite, le moment crucial où j'envie ceux qui savent se satisfaire du quotidien, de légèreté, d'une si belle simplicité, de certaines personnes que j'ai pu croiser en province, qui n'avait cure des problèmes des citadins, et qui faisait bien.

Mais je ne crois pas pour autant en être capable un jour, vivre simplement, oserai-je dire "d'amour et d'eau fraiche" sans me faire un Seppuku sentimentale?
Je n'ai versé de larmes depuis, accentuant encore la difficulté de certains soirs, et surtout, de certains matins lorsque le soleil n'est pas encore levé et qu'il faut aller affronter les hecto-litres de bêtise en sachant que personne ne viendra nous réconforter comme on le voudrait.

Je me force à écrire car j'en ai assez de me voiler la face, je souffre comme un abrutis, bloquant toute tentative d'entré à mes pairs, glissant, feignant et devenant relativement imbuvable par moments lorsque mes yeux s'embrument d'un nihilisme fatidique et irrespectueux.

Tout comme je me plais à me répéter par moment mentalement car je ne peux le prononcer à haute voix face à mes enfants, 
"Tu mériterais une bonne leçon!"

Je ne vais pas me sanctionner, mais me secouer ne me ferrait pas de mal, c'est certain.
A l'époque, j'avais su trouver les mots, mais c'était avant, j'ai un peu peur que mon meilleur niveau soit derrière moi, mon orthographe progresse un peu, mais mes rêves chutent, j'avais écris un morceau là dessus tiens.

Le Berceau des illusions, tel une marraine salvatrice, j'y avais glissé mes plus beaux sortilèges, j'avais tout fait pour le protéger, mais rien n'est plus mortel que la désillusion amoureuse, tristement, elle gagne à chaque fois.

Je souris en repensant à tout ce que j'ai pu prévoir durant ces trois années que l'on m'a offert, qu'elle m'a offert "hey, là tu te pose des questions, mais tu verras quand elle ne sera plus là, tu te rendras compte, tu te rendras vraiment compte".

Je suis un indécrottable borné qui à besoin d'avoir raison, mais putain, cette fois-ci, ce que j'aurais aimé me tromper…