mardi 18 septembre 2012

Les autres musiques électroniques...



l'éducation du bruit


Des genres de musique à part?




Comme beaucoup de gens j'écoute de la musique électronique.
Depuis mon plus jeune âge, j'ai ressenti une forte attraction vis-à-vis de la techno. D'une certaine manière, les tubes "Dance" que j'écoutais dans les années 90 quand j'étais enfant jouèrent un rôle important dans mon éducation musicale.
Pour autant, là où, aujourd'hui, les gens en soirée s'épanchent volontiers aux sujets de courants musicaux tel que la Minimal, la drum' and bass, la Hardtek et j'en passe, je parle plus aisément de Powernoise, d'Electro Indus,de Dark Ambiant voir de Cyberpunk.
Pourquoi? Qu'est-ce qui est différent? pourquoi ces styles sont bien moins représentés? Comment se fait-il que les gens qui écoutent de la musique électronique y soient parfois insensibles alors que j'ai encore parfaitement en mémoire des publics en fusion totale lors de set de Twinkle pour ne citer qu'eux?
Je ne pense pas pouvoir ici apporter une réponse, mais je peux vous parler de quelques projets qui me tiennent à coeur.


Mes premiers pas.




Je suis me suis intéressé assez tôt aux musiques extrêmes, cherchant à repousser les limites du supportable, à vivre des expériences de traumatismes auditifs (mon label favori a fait de ce concept son credo mais nous en reparlerons).
Bien entendu, il fallait aussi que ce soit sombre et des magazines papiers comme Elegy, D-Side ou sur internet comme le Webzine Obskür furent une source quasi inépuisable de recherche musicale à une période (2004 fut une année charnière et particulièrement riche ).
Bien des groupes que j'écoute aujourd'hui je les dois à ces magazines, je suis obligé de citer Punish Yourself puisqu'un pan entier de mon existence est lié au forum du groupe.
Pour ceux qui ne connaissent pas, Punish Yourself est un groupe toulousain au style indéfinissable qui mélange habilement tout un tas de styles extrêmes finissant par "core".
Ce groupe a agit sur pas mal d'entre nous comme un catalyseur de folie pure et de joyeux chaos duquel certaines personnes eurent du mal à sortir.
Je vous mets un petit extrait pour que vous compreniez.









Avec les lives de Punish Yourself que je suivais un peu partout à l'époque, je rencontrais un nombre incalculable de "Punisheurs" au travers de la France et même parfois de Belgique, dont certains sont encore aujourd'hui de vrais amis.
Nous partagions beaucoup et en premiers lieux de la musique.
Via le forum, je rencontrais à l'occasion d'un concert de Vitalic à la Loco, un personnage important de la scène indus-noise, Pedro, connu pour son projet HIV+ pour lequel j'ai beaucoup d'affection puisque il a participé à mon "éducation du bruit" et du coup a joué un rôle sur l'orientation que j'ai prise par la suite.






Audiotrauma




Plus les années ont passé et plus j'ai voulu découvrir cette branche là particulièrement. J'aimerais vous dire qu'il s'agit de "musique industrielle" mais en réalité les noms sont souvent trompeurs et beaucoup de gens ne seront pas d'accord sur l'étiquette à donner. On parle d'indus à longueur de temps mais au final les visions divergent énormément.
Ce n'est pas le plus important, je vais désormais vous parler du label qui me passionne le plus ces dernières années sans qui cette scène (en France tout de moins) pourrait bien s'éteindre : Audiotrauma.
Le nom est extrêmement bien choisi, j'ai souvent été choqué, dérangé, violenté dans ce que je croyais savoir à l'écoute de leurs CD, j'ai été ému, enragé par leurs musiques, comme jamais auparavant.
Syco & Arco Trauma, à qui l'on doit tout, sont des amoureux du bruit qui ont littéralement su le dompter au fil des années, avec leurs projets personnels (Chrysalide, Sonic Area, Republik of Screens) et ceux du reste du label (Twinkle, Amesha Spenta ou le Diktat pour ne citer qu'eux...) en conservant une homogénéité, disques après disques, bluffante.
Je vais vous parler, vidéos et extraits musicaux à l'appuis, des projets qui me font le plus vibrer.

Chrysalide: 

Synthèse parfaite de ce que peut représenter le label, Chrysalide était autrefois un être étrange, bruyant et difficile d'accès, supporter un live entier était un défi (même pour moi) mais le potentiel était bien là.
Au fil des albums, les sonorités se sont affinées, les deux frères ont su élargir leur palette auditive et amener de nouvelles saveurs au projet tout en proposant des performances lives de plus en plus poussées.






J'aime d'ailleurs tellement leur musique, que lors de mes expérimentations vidéos à la fac, j'avais utilisé, pour un court-métrage réalisé avec Aurélie Prunier, deux morceaux, ce qui donne ceci (cela n'a rien à voir avec le bouquin du même nom).








Le résultat est un peu bancal (on s'est décidé à faire ce court un soir sur un coup de tête en utilisant l'ambiance si particulière du groupe) mais certaines choses fonctionnent bien et puis le dernier morceau "The Resigned" est un de mes favoris du groupe, en live, à l'époque c'était une sacré émotion.



Twinkle:


Ce projet-là possède un aspect plus "break", plus dansant d'ailleurs, une énergie bondissante qui fait mouche en live, c'est peut-être l'un des projets les plus accessibles aussi, en général, même les non-initiés au genre apprécient les lives de Twinkle qui mélangent rythmiques acérées et prestations scéniques enthousiasmantes.
Ci-dessous, un extrait de "Ton Style" avec une montée en puissance qui retourne le cerveau:







Sonic Area:


Projet solo d'Arco, l'un des membres fondateurs du label (et du groupe Chrysalide vu au dessus par la même occas'), Sonic Area est indéfinissable et évolue d'année en année.
Ce qui ne change pas en revanche, c'est l'intensité des ambiances que propose l'intéressé et la finition des morceaux que l'on peut écouter.
Cinématographique, inspiré, la musique d'Arco transporte, envoute, nourrie l'imaginaire.
Cela tombe plutôt bien puisque son nouvel album est sorti , je peux donc illustrer mon propos avec un extrait sonore très actuel.







Ce morceau est représentatif du travail fourni par Arco puisqu'on subit l'assaut de vagues de sons qui pénètrent le corps, s'il fallait qualifier sa musique en un seul mot, je dirais qu'elle est épidermique.


Extrait sonore II - Nous n'avons pas d'autre choix...



 Perdre Pied


Bien entendu, ces "musiques industrielles" rythmées sont souvent particulièrement "physiques" dans le sens où pour la Techno-indus par exemple (ou Powernoise ou encore Rythmic Noise) c'est plus dans le corps que ça va se passer.
Certains projets sont particulièrement bons à ce niveau, agissant comme une drogue substance sur l'organisme. En lorgnant du coté d'autre styles de Techno, on obtient parfois des cocktails détonnants mais pas aussi vulgaires que peuvent l'être, à mon sens, certains styles estampillés "Teuf" (la Techno hardcore ou la Hartek pour ne citer qu'eux).
Je ne critique absolument pas cette musique au demeurant, mais, au risque de paraitre un poil élitiste, je préfère la recherche sonore des sons indus, que je trouve tout simplement plus approfondis et plus proches de ce que je recherche.
Un exemple avec Iszoloscope, projet venu du Canada qui nous offre ici un morceau de Techno-Indus dans toute sa pureté, profond, jaillissant et hypnotique.









Comme vous l'entendez, on se rapproche carrément des rythmiques de la techno hardcore, mais sans avoir l'impression d'être un jacky, fan de tunning et secrètement amoureux de Cindy Sanders, ce qui est appréciable.
On retrouve aussi cette puissance chez le grenoblois de Sulphuric Saliva, je n'ai malheureusement pas pu vous trouver d'extraits lives, mais écoutez plutôt:






 



Christophe Leusiau est l'un des musiciens qui m'a le plus influencé, si vous connaissez un peu mon projet solo Serial Industrie (je vous reparlerais bientôt de l'Enfer, mon dernier album en date) vous avez peut-être déjà entendu ces nappes de sons "rouillés" que j'affectionne particulièrement qui rappellent les synthés de Sulphuric Saliva.
Ici c'est intéressant car on est assez loin de la rage des productions Audiotrauma mais plus proche d'une poésie du bruit, d'une symbiose avec ce dernier, d'une cohabitation.
La musique n'est autre que bruit éduqué.
L'avant dernier projet, c'est mon coup de coeur d'ado le plus marquant qui m'a lui aussi énormément influencé et qui porte le doux nom de This Morn Omina.
Ici les sonorités électroniques et industrielles se marient avec d'intenses percutions tribales et des samples éthno-sexy savamment placés offrant des performances lives inoubliables.
Malheureusement, le projet a beaucoup perdu depuis que Sal-ocin (Empusae dont je vous reparle juste après et qu'on voit s'enflammer aux percus sur la vidéo) a quitté le groupe.
Souvenirs de l'époque où c'était beaucoup trop cool:









Et pour finir, un morceau d'Empusae justement, le projet de Sal-ocin qui est tout simplement mon projet favoris tous styles confondus, vous pouvez retrouver ma chronique de son dernier album ici, et je vous laisse avec Neupriden et ses superbes samples issus de Delicatessen:










J'espère que ce petit voyage sous forme de brève éducation du bruit vous a plu, si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'en faire part.

1 commentaire:

  1. Wow quel beau poste, je suis vraiment très impressionné de votre blog feriez-vous s'il vous plaît partager plus plan de notre société à la recherche des propriétaires de la vraie musique, je vais revenir vers vous dès que possible.
    Merci



    musiques et videos

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